C’est en 1995 que l’association « Patrimoine et Histoire de Joux » a entrepris de rénover l’une des deux casemates Mougin du fort de Joux.
Plus de deux ans de travail ont été nécessaires pour remettre en état le verrou de sept tonnes et son contrepoids et donner ainsi au vieux fort un bijoux de l’archéologie militaire : la seule structure de ce type en parfait état de marche.
Pour bien comprendre l’importance historique de ce « monument » revenons en 1870. Au lendemain de la défaite contre la Prusse, la France est isolée et affaiblie. Le système de fortification et de protection des frontières qui n’a pas connu de grande évolution depuis Vauban, a fait preuve de ses limites et dévoilé tous ses points faibles n’opposant aux troupes de Bismarck qu’une faible résistance.
C’est pourquoi, en 1872 est créé par décret présidentiel un «comité défense » chargé de la réorganisation défensive des frontières de la France. Le général Raymond Adolphe Séré de Rivières (1815-1895) devient rapidement la tête pensante du dit comité et donne naissance à une ligne de fortification qui portera son nom et s’étendra de la mer Méditerranée à la mer du Nord. Parmi les innovations apportées la réalisation de dix « casemates Mougin » (du nom du commandant qui les a conçues) où pour la première fois le béton est associé à la fonte pour réaliser le blindage. Deux d’entre elles sont installées au fort de Joux, elles sont armées chacune d’un canon de 155 long de Bange à mise à feu électrique et capable de tirer des obus de 40kg à près de 9 kms de distance. Ces canons furent enlevés par les troupes d’occupation en 1942.C’est donc pour compléter son travail entrepris en 1995 que « Patrimoine et Histoire de Joux » vient de faire réaliser, par « le Centre de Découverte des Métiers du Patrimoine » sous la direction de Monsieur Paul Jeanmasson, une copie d’un canon de 155 qui a pris sa place dans la casemate rénovée.
Pour permettre aux visiteurs de bien comprendre le fonctionnement du système, il a été rejoint par une maquette au 1/12ème totalement animée et construite par Monsieur Jean Cuynet et le « Club Ferroviaire de Franche-Comté ».